[EGREGORE] Partie III, chapitre 58

58.
A l’heure où le marché s’installait, Radomìr avait d’autres soucis. Il se dirigea sans
détour vers la chefferie afin de solliciter d’urgence l’aide du chef.
« Ah le fourbe ! »
Le chef frappa des poings sur la table. « C’est exactement ce que je craignais ! »
Radomìr se tenait debout devant lui, rongé par l’inquiétude. « Que pouvons-nous
faire ? »
« Je ne sais pas. Je ne sais pas ! » répondit-il en colère. « J’ai contacté les autorités
compétentes, mais jusqu’au moment où elles se mobiliseront, il n’y a rien de légal
que nous puissions faire. »
Radomìr se mit en colère contre le chef. « Rien de légal ? C’est de votre faute ! Vous
auriez dû agir beaucoup plus tôt ! »
Les gardes postés devant la porte entendirent les cris de Radomìr. Ils entrèrent et le
neutralisèrent, mais il ne se calma pas.
« Vous saviez ce que faisait Tadeusz. Vous saviez. Mais vous n’avez rien fait ! Et
maintenant, ma fille a été enlevée ! »
Il avait raison. Bien sûr qu’il avait raison.
Le chef s’en voulait tellement. Puis il eût une idée.
« Si vous étiez à ma place, Radomìr, que feriez-vous ? »