[EGREGORE] Partie IV, chapitre 87

87.
« On peut considérer chaque valeur comme une coordonnée spirituelle », continua
Ian. « Un état de conscience précis et équilibré, que chaque âme cherche à atteindre
à chaque expire pour s’élever. Former un Egregore signifie avoir internalisé et
réalisé chaque valeur défendue, et ainsi développé un état de conscience tel qu’il est
situé au point d’équilibre de ces valeurs. Avoir définitivement dompté son âme.
C’est un fait rarissime, qui déclenche toute une série de conséquences, dont notre
intervention. »
« Il y en a d’autres comme vous, vous voulez dire ? », interrogea Ewald.
« Pas exactement comme moi. Disons que je représente ce que vous pourriez
appeler un panthéon. Tout ce que vous avez besoin de savoir est que notre rôle est
de veiller au bon fonctionnement des inspires et des expires. Nous sommes un et
plusieurs en même temps. »
« Un dieu ! Vous êtes un dieu ! » s’exclama Dorn, les yeux écarquillés.
« C’est ainsi que vous nous qualifiez, en général. Pour ma part, je ne suis pas
vraiment en accord avec ce terme. »
« Voyez-vous ça ! Nous avons mis un dieu mal à l’aise », s’esclaffa Dorn ! Ian sourit à
son tour.
« Vous avez bien choisi vos valeurs, Cantor. » Je ne dis rien. Je regardai tour à tour
mes quatre compagnons, lorsque je compris. Ewald posa une question.
« Donc, Cantor a trouvé cet équilibre dans cette vie ».
« C’est cela », répondit Ian.
« Félicitations… je suppose », me dit Hasel.
« Mais comment ? » demanda Dorn.
« Et puis, ça ne nous dit toujours pas le rapport avec nous » renchérit Ewald qui ne
perdait pas le nord.
« Vous ne dites rien, Cantor ? » me demanda Merunka.
« Hum… »
« C’est parce qu’il connaît la réponse. Il a compris. » dit Ian.
« Je suis curieuse », murmura Hasel.
Je pris un temps de pause. Je regardai Ian, qui me fit un signe de tête approbateur.